La pédagogie de Don Bosco, c’est la présence

26 août 2014

La pédagogie de Don Bosco, c’est la présence

Dominique De Lat, directeur du collège Immaculé Conception de Bailleul, a connu une longue histoire avec les salésiens de Don Bosco. Et pour cause ! Il travaille dans ce collège du Nord de la France depuis près de 40 ans. Aucune lassitude ne pointe. La recette, c’est le renouvellement chaque année des propositions extra-scolaires. L’esprit, c’est Don Bosco : la présence auprès des jeunes.

 

 

 

DBA : Comment la pédagogie salésienne est-elle incarnée dans votre établissement ?

Dominique De Lat : Il y a toujours des enseignants dans la cour de récréation du collège Immaculée Conception. C’est une coutume que nous transmettons aux nouveaux venus. Les enseignants inscrivent leur nom sur un tableau pour une présence régulière de 10 minutes à tour de rôle. Il y a une obligation je dirais « morale » de rester. Mais la plupart le font librement. C’est une habitude que nous arrivons à maintenir parce qu’elle s’inscrit dans le type de relations prof-élèves dans l’établissement. Le fait qu’un élève puisse venir parler tout simplement avec un adulte donne une souplesse aux relations entre professeurs et élèves. Il n’y a pas de hiérarchie, au sens de crainte, qui ferait obstacle, mais une relation d’écoute entre le jeune et l’adulte.

 

Je suis moi-même souvent présent dans la cour. C’est important que les jeunes se confient à un adulte, à propos de leurs soucis, leurs problèmes. C’est ce que je dis aux parents dès la rentrée scolaire : n’hésitez pas à appeler un responsable si vous sentez la moindre difficulté, car dans la tête d’un enfant cela peut être important.

 

DBA : Quel est le mot clé de la pédagogie salésienne qui vous parle le plus ?

DDL : Il y a un mot qui résume toute la pédagogie salésienne, c’est la présence auprès des jeunes. C’est être dans les endroits où ils sont, entendre, écouter, pas toujours répondre – on ne peut pas répondre à tout. La pédagogie salésienne, c’est être là.

 

DBA : Quels sont les rituels et les moments exceptionnels de l’année ?

DDL : Le rituel le mieux ancré, c’est le « mot du matin ». On a 3 ou 4 classes chaque matin au self, à la Chapelle ou au foyer pour un mot du matin. Parfois, ce mot s’adresse à tous les élèves ensemble, sur la cour, par exemple pour les félicitations à la participations aux différentes fêtes.

 

Deux événements ont marqué l’année passée : la course de solidarité et le spectacle musical. Le premier est une course sponsorisée qui permet de récolter des fonds pour une association. Cette année c’était pour les « droits de l’eau » en faveur du Burkina Faso. Le deuxième est un spectacle dans lequel les professeurs et les élèves se sont investis. 200 jeunes ont exprimé leurs talents et se sont dépassés devant le public. Un autre événement a marqué l’année : la journée sportive des CM1-CM2 et 6è encadrée par les élèves de 3è. Cette année j’ai été touché par les 3è qui ont pris leur rôle avec sérieux.

 

DBA : Que prévoyez-vous pour l’année du bicentenaire ?

DDL : Exceptionnellement, pour le bicentenaire, nous fêterons Don Bosco les 17 et 18 avril 2015. Ces dates correspondent à notre « journée sans cartable ». Pendant cette journée, on demande aux enseignants ce qu’ils veulent proposer comme activités et les jeunes s’inscrivent aux différentes animations.

 

Le 18 avril, aura lieu l’installation de la statue de Don Bosco à l’église Saint Vaast. Cette statue a été réalisée par un professeur d’art plastique du collège. L’installation se fera présence du Mgr Ullrich, notre évêque, et du père Daniel Federspiel, Provincial, avec la participation des anciens élèves et des amis de la famille salésienne.

 

DBA : Vous avez le sentiment d’avoir atteint quelque chose au bout de ces 39 années ?

DDL : Il y a quelques jours, j’ai rencontré un ancien élève de Bailleul devenu commerçant en librairie. Il m’a dit : « Ah, vous, je vous en ai fait baver ! » Il est vrai qu’il nous avait donné du fil à retordre. Je lui ai répondu que ce qui est important ce n’est pas ce qui s’est passé mais ce qu’on est devenu. On ne grandit pas sans faire de bêtises, sans remise en question. Durant toutes ces années, il y a eu des choses réussies, d’autres moins. Ce qui est important, c’est de savoir les prendre en compte.

 

Dominique De Lat

Directeur de l‘Immaculée Conception

29 aout 2014

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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