Liège – « Nous avons le choix de vivre comme nous l’entendons »

4 décembre 2014

Liège – « Nous avons le choix de vivre comme nous l’entendons »

Le mardi 2 décembre, la paroisse Saint-François de Sales de Liège accueillait Sybille Mertens, dans le cadre du cycle de conférences organisé à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Don Bosco. Pendant une heure, cette docteur en sciences économiques a partagé sa vision du monde et répondu aux questions des visiteurs, venus nombreux. Verdict ? Le monde change et, pourvu que chacun accompagne ce mouvement, l’avenir s’annonce plus juste et l’économie de demain plus équitable. De l’optimisme, donc.

 

 

L’assistance patiente face à l’autel, transformé en pupitre le temps de la soirée. Malgré la neige qui tombe dehors et le froid glacial qui règne à Liège, une centaine de visiteurs se sont déplacés pour entendre Sybille Mertens. Il faut dire qu’en plus d’être une experte en économie sociale et solidaire, celle-ci est une fidèle paroissienne, « mère catéchiste, ce qui ne gâche rien », commente même un habitué.

 

Pendant ¾ d’heure, il n’a été question, finalement, que d’un monde en plein changement. Certes, le système économique que nous connaissons « a apporté beaucoup de confort et de bien-être », mais il n’est pas conçu pour dissoudre les inégalités sociales. Pire : il ne peut que les aggraver. Et Mme Mertens de rappeler ce chiffre : « Un tiers des Européens vit en-dessous du seuil de pauvreté ».

 

Des initiatives foisonnantes, une économie en plein essor

Le constat des nombreuses lacunes du système capitaliste a conduit de nombreux économistes à diagnostiquer sa « mutation », dynamisée par de multiples initiatives, globales ou locales, et rassemblées sous le terme d’« économie sociale et solidaire ». « Une économie encore marginale, de niches », précise Sybille Mertens, mais dont l’importance est souvent sous-estimée : « 18% de notre économie fonctionne selon ce modèle. 1 personne sur 3 travaille dans ce secteur, qui attire par ailleurs, en Belgique, plus d’1,5 million de bénévoles ».

 

Rien qu’à Liège, les magasins Oxfam, les salles de cinéma des Grignoux, le producteur d’énergie Ecopower, les épiceries bio ou les nombreuses coopératives tendent à prouver la vitalité de ce secteur économique.

 

Cette vitalité, cependant, dépend étroitement du bon-vouloir des citoyens-usagers-consommateurs-investisseurs-travailleurs que nous sommes tous. Acheter dans une épicerie bio est certainement moins dans nos habitudes, et ni les prix, ni les facilités d’achats ne nous y incitent de prime abord. Néanmoins, cet acte permet à cette économie de se développer, et à tous ceux qui la portent de subsister. « Nous avons le choix de vivre comme nous l’entendons, conclue Sybille Mertens. Mais, si nous voulons continuer à vivre sur Terre, il est nécessaire de prendre soin de notre patrimoine. »

 

Et d’aller à l’encontre de certaines (mauvaises) habitudes. Allez ! Encourageons-nous en disant qu’il n’est pas trop tard, et que l’espoir est sauf. Comme souvent ici-bas, chacun, aussi petit soit-il, peut faire beaucoup pour le plus grand nombre.

 

Rémi Favresse
Don Bosco Aujourd’hui
04 décembre 2014.

 

Oeuvres salésiennes