Maximilien Chiavetta, traducteur du manga Don Bosco : « Don Bosco avait en lui cette envie de créer des choses »

26 août 2023

Maximilien Chiavetta, traducteur du manga Don Bosco : « Don Bosco avait en lui cette envie de créer des choses »

Maximilien Chiavetta est coordinateur au Centre de Jeunes Don Bosco au Petit-Hornu, en Belgique*. Inspiré par le grand saint, il s’est lancé dans la traduction du manga Don Bosco, réalisé en 2015 en japonais, et publié en français par les éditions Mame en septembre 2022.

 

Maximilien, comment avez-vous découvert Don Bosco ?

Par mes deux oncles salésiens (Gabriel et Oscar Beghin). Et puis, vers l’âge de 14-15 ans, j’ai découvert Farnières avec mon école. Ensuite, j’ai intégré le groupe Ephata des 16-24 ans. Là, j’ai été marqué par les retraites spirituelles avec le père Guy Dermond. Il nous transmettait les messages en nous donnant le sens véritable des mots, les différentes significations de chaque symbole hébreu, les réflexions que l’on peut intérioriser dans la prière. J’étais tellement impressionné que j’ai voulu goûter à toutes les propositions salésiennes : camp à Saint-Jacques, Mornèse, Turin, au pays de Galles, Taizé à Varsovie, au Togo avec le Vidès (volontariat salésien)… ces expériences m’ont apporté énormément. Et c’est aux JMJ à Rome que j’ai rencontré Marie-Louise, mon épouse, avec qui j’ai quatre enfants aujourd’hui.

 

Après avoir fait une formation en hôtellerie, enseigné en école primaire, suivi des cours du soir pour devenir éducateur, vous voilà à Don Bosco Petit-Hornu, dans un nouveau cadre salésien ?

Don Bosco Hornu est un beau lieu de travail auprès des jeunes défavorisés. L’expérience du groupe Ephata à Farnières m’a permis d’avoir les bases de la pédagogie salésienne, et à Don Bosco Hornu, de les mettre en pratique. Et la présence du père Pierre Dessy m’a beaucoup apporté : en relisant ma pratique éducative, il animait des retraites formatives avec comme thème principal « Construisons ensemble des relations de qualité », en faisant le lien entre les textes de la vie de Don Bosco, ceux de la Bible et la vie quotidienne.

 

Que représente pour vous Don Bosco ?

C’est quelqu’un qui a fait de grandes choses pour les jeunes. Il a en lui cette envie de créer des choses. Cela me rejoint et en particulier dans le désir d’avoir des projets. Et j’ai retrouvé cet esprit d’attention de Don Bosco avec ce manga. Don Bosco n’a pas eu une enfance facile et cela peut venir rejoindre l’histoire de certains enfants que nous accueillons au Petit-Hornu.

 

Et comment vous est venue l’idée de traduire ce manga ?

A la base, j’ai toujours aimé dessiner. Il y a deux ans, j’ai profité d’avoir de la disponibilité pour me former au manga en intégrant un atelier artistique, à raison de deux fois par semaine. J’ai appris à créer une BD. Et deux mois avant la fête de Don Bosco (en janvier 2021), j’ai eu l’idée de faire un manga sur Don Bosco. Mais avant, je suis allé sur Internet pour vérifier si cela n’avait pas déjà été fait. À ma grande surprise, j’ai découvert que les salésiens du Japon l’avaient réalisé avec un dessinateur, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Don Bosco, en 2015.

J’ai vu sur Internet que les salésiens japonais souhaitaient que ce manga soit traduit en plusieurs langues. J’ai pris contact avec le Japon, j’ai dû m’armer de patience et de persévérance mais j’ai finalement obtenu leur accord et j’ai commencé à traduire à partir de l’italien et de l’anglais…

 

Et pour trouver une maison d’édition ?

J’ai écrit à dix-huit maisons d’édition. Trois m’ont répondu, dont Mame-Fleurus qui a souhaité éditer l’ouvrage en français. J’ai fait appel pour la relecture à deux amies proches, Claire et Anne. J’ai tenté de rester le plus fidèle à la traduction initiale, de ne pas m’écarter du sens principal du message que l’auteur voulait faire passer. C’est grâce à un travail d’équipe que le projet a pu voir le jour, en particulier avec la rédactrice en chef Camille, les relecteurs, les salésiens de France, le graphiste, la maison d’édition…

 

Un passage que vous aimez bien dans le manga ?

Je pense en particulier à un dessin de la prière avant le repas… ce dessin m’a beaucoup fait rire. C’est très vivant : vous avez Don Bosco qui prie… et en partant de la gauche : un jeune qui rigole et s’apprête à boire déjà sa soupe ; de l’autre côté, un autre est apeuré ; un autre a le doigt dans son nez ; un autre se retourne ; son voisin avec un sourire malicieux s’apprête certainement à faire une bêtise, et certains prient sérieusement. Tout cela me rappelle mon travail lorsque l’on priait tous ensemble, avant le souper du soir. Maintenant, c’est devenu un temps de silence pour permettre à ceux qui le désirent de prier avant le souper.

Comme dans les premiers mangas, on trouve dans celui-ci, en fin de chaque chapitre, une page « pour aller plus loin ». Je trouve que ces explications sont très intéressantes et pourraient aussi être reprises dans le cadre des cours de religion…

Propos recueillis par Vincent GRODZISKI

 

* Le Centre de Jeunes Don Bosco au Petit-Hornu
Le centre de jeunes Don Bosco au Petit-Hornu en Belgique, du côté de Mons, a été fondé par les salésiens Victor Buttol et Pierre Dessy. Il accueille des jeunes garçons de 3 à 18 ans, avec une possibilité d’un suivi en logement autonome jusqu’à 19 ans.

 

Famille Salésienne