Pour la première fois, trois femmes, dont mère Yvonne Reungoat (FMA), choisies par le pape dans la commission qui nomme les évêques

14 juillet 2022

Pour la première fois, trois femmes, dont mère Yvonne Reungoat (FMA), choisies par le pape dans la commission qui nomme les évêques

Le pape François a nommé, ce mercredi 13 juillet 2022, quatorze nouveaux membres du dicastère pour les évêques. Pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, trois femmes ont été désignées par le pape, parmi lesquelles l’ancienne supérieure générale des salésiennes de Don Bosco, mère Yvonne Reungoat.

Une nomination évidemment très commentée. « Elles seront, avec les autres membres du dicastère, qui se réunissent toutes les deux semaines, chargées de nommer les évêques de la majeure partie du monde. C’est la première fois dans l’Église catholique que des femmes seront associées, à un aussi haut niveau, au choix des évêques. », explique le correspondant de La Croix, Loup  Besmond de Senneville. Comment cela fonctionne-t-il ? Pour chaque diocèse, le nonce apostolique (sorte d’ambassadeur du pape dans chaque pays du monde), propose trois noms. La commission étudie les trois personnes proposées, et demande des précisions ou des approfondissements si nécessaire, avant de « conseiller » le pape (qui y travaille chaque samedi matin).

« C’est une petite révolution », titre le site Télérama : ces nominations « féminines se sont multipliées ces dernières années et amorcent mine de rien une féminisation de la curie romaine, gouvernement de l’Église catholique jusqu’ici réservé aux hommes, et plus spécifiquement aux clercs. »

« A la fois exceptionnelle et très simple »

« Jamais des femmes n’avaient été associées à un tel niveau au choix des évêques », commente pour sa part, pour l’hebdomadaire La Vie Youna Rivallain, qui a interviewé sœur Nadia Aidjian, économe provinciale des sœurs salésiennes en France, sur cette nomination : « C’est une femme à la fois exceptionnelle et très simple, une bonne Bretonne bretonnante issue d’une famille de cultivateurs. Même après son élection comme supérieure générale, elle a continué à être très proche de nous. Nous sommes près de 12 000 sœurs dans le monde, et elle est capable de mettre un nom sur beaucoup de têtes ! »

 

Et sœur Nadia d’élargir le propos, en ajoutant : « Si les enfants d’aujourd’hui ne sont pas écoutés, je ne sais pas de quoi la société de demain sera faite. C’est une bonne nouvelle d’avoir à ce poste de conseil la voix de l’éducation, la pédagogie typée de Don Bosco, pleine de bon sens et de simplicité. Yvonne est capable d’apporter cette voix, cette attention aux plus petits, aux plus faibles et aux femmes exploitées. »

Et qu’en pense mère Yvonne ? Voici ce qu’elle indique aux journalistes de La Croix : « L’approche féminine et masculine, dans le discernement qui mène au choix d’un évêque, est sans doute différente. Je ne veux pas absolutiser les différences, mais il y a sans doute des accents qui peuvent varier entre le regard d’une femme et celui d’un homme. Il est certain que la multiplication des points de vue ne peut être que bénéfique. »

En dernière page du quotidien La Croix, le vendredi 15 juillet 2022.

Un « signe »

Mère Yvonne, à l’époque supérieure générale des Filles de Marie Auxiliatrice,  avait été promue officier (elle était déjà chevalier) dans l’ordre de la Légion d’Honneur, promotion du 1er janvier 2021. En mars 2022, dans une interview accordée à Don Bosco Aujourd’hui, mère Yvonne était revenue sur la féminisation impulsée par le pape François : « Le pape François a eu des paroles, mais aussi il a fait des gestes, comme la nomination de sœur Alessandra (NDLR : Alessandra Smerilli a été nommée en août 2021 à un niveau de responsabilité inédit pour une femme au sein du Vatican) et d’autres, désormais. Jusqu’en 2019, la congrégation pour la vie consacrée était composée seulement d’hommes ! En 2019, le pape y a nommé 7 supérieures femmes. En novembre, le grand chancelier de notre faculté pontificale Auxilium, à Rome, était encore le recteur majeur des salésiens. J’ai fait la demande au pape pour savoir si c’est possible qu’une Fille de Marie-Auxiliatrice soit nommée un jour grand chancelier. Pas parce qu’on avait des problèmes, mais comme signe. Le pape a accepté et a nommé comme grand chancelier la supérieure générale des FMA. »

Les deux autres femmes nommées par le pape sont sœur Rafallea Petrini nommée en novembre dernier secrétaire générale du gouvernorat de la Cité du Vatican, et Maria Lia Zervino, d’Argentine, présidente de l’Union mondiale des organisations féminines catholiques.

 

 

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