C’est la rentrée. Continuons de jouer.

10 septembre 2015

C’est la rentrée. Continuons de jouer.

À l’école des devoirs ou en remédiation scolaire individuelle, Annou Mercier est confrontée à de nombreux enfants allergiques à tout ce qui est « scolaire ». La base du travail d’Annou auprès de ces enfants en difficulté, c’est le jeu. Mais le jeu est-ce sérieux. Annou Mercier,  spécialiste  du jeu – jeux pour apprendre, jeux d’animation, jeux de coopération – s’intéresse aux réactions des jeunes quand ils jouent. Des réactions qui révèlent leur rapport à la vie, aux autres, à l’échec. Alors, on joue à quoi ?

 

 

 

« Mon enfant doit apprendre, il n’est pas là pour jouer ! » entend on souvent de la part des parents. Et pourtant, le jeu permet, sans en avoir l’air, de travailler plusieurs compétences.

 

« Je ne veux plus jouer avec Blaise parce qu’il jette les dés n’importe où et il renverse tous les pions ! »

Le jeu de société est bien cadré. Cadré dans l’espace, autour de la table, dans une pièce ou dans un espace délimité connu de tous. Cadré dans le temps : quand on commence une partie on s’y engage jusqu’à la fin. Aussi, chaque jeu a ses règles et n’est possible que si tout le monde les accepte et les suit. Si un enfant les enfreint, il gâche la partie. Blaise va vite apprendre à bien lancer ses dés !

 

« Je lance encore les dés ou je me contente de ce que j’ai déjà ? »

Accepter les mauvais coups du sort, oser risquer, perdre ou gagner, voilà bien des situations de la vie quotidienne qu’on va vivre à travers le jeu de société. Jouer permet de tester certaines stratégies sans en subir les conséquences à long terme si elles sont mauvaises. Et puis, si on triche pour les éviter, on verra tout de suite l’effet que cela fait sur les autres… ils nous feront vite comprendre que ce n’est pas une façon de faire, ni dans les jeux ni dans la vie !

 

« Je ne joue plus, c’est toujours moi qui perds ! »

Jouer c’est observer comment font les autres, quelles stratégies ils élaborent, quelles précautions ils prennent, quel temps ils consacrent avant d’agir. Réfléchir avant d’agir, c’est aussi apprendre à maîtriser son impulsivité. C’est ainsi que le jeu devient un temps d’apprentissage.

 

« Colère, envie de vengeance…
Dans la vraie vie, est-ce comme cela que je réagis ? »

 

Avec l’aide de l’adulte, le jeune peut apprendre à adopter petit à petit une attitude plus juste quand il perd ou il gagne : ça sert à quoi de piquer une colère quand j’ai mal joué, pourquoi en vouloir à celui qui progresse mieux que moi, pourquoi cette envie de vengeance à l’égard de celui qui m’attaque ? Et dans la vraie vie, est-ce comme cela que je réagis ? Le jeu peut révéler des points sensibles. Si l’adulte aide à faire le passage entre la situation du jeu et la vie réelle il peut redonner confiance en soi.

 

 

« C’est nul le calcul et les devoirs ! Mais c’est trop super de jouer à des jeux de société ! »

Si j’aime jouer à Opération Amon Rê, un jeu de calcul, pourquoi stresser à chaque feuille de maths ! Sans en avoir l’air, toutes les compétences scolaires sont utilisées dans ce jeu : organisation, expression, orthographe, ….

 

Jouer, c’est vivre sans risque les aventures de la vraie vie. « Ce n’est qu’un jeu ! » dit-on. Pourtant avec le jeu, les enfants apprennent beaucoup. Et ils y vivent des choses « sérieuses » qui engagent toute leur personne : la raison, l’affectivité et la confiance en soi.

 

Annou Mercier

responsable à Ephata Don Bosco
animatrice à l’Oratoire de Louvain La Neuve
10 septembre 2015

 

 

DES JEUX POUR APPRENDRE

 

    COMPETENCES CALCUL : Take it easy, Un deux truie, Pig 10, Shut the box
    COMPETENCES ORGANISATION SPACIALE : Fits, Blokus
    COMPETENCES ORTHOGRAPHE : Petit bac, Mixmo
    COMPETENCES EXPRESSION ORALE : Il était une fois, Comedia
    COMPETENCES LOGIQUES : Quarto, Set, Speed
    MEMOIRE : Sardines, Cacofolies
    CULTURE GENERALE : Timeline, Shabadabada, Times Up

        Retrouvez une sélection de jeux dans la rubrique : Jeux, livres et DVD.

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