Volontariat salésien VIDÈS à Calais : « En donnant de son temps, on apprend énormément des autres et de soi-même »

22 juillet 2023

Volontariat salésien VIDÈS à Calais : « En donnant de son temps, on apprend énormément des autres et de soi-même »

Pour la deuxième année consécutive, des jeunes se retrouvent à Calais pour venir en aide aux exilés avec le Secours Catholique, dans le cadre du volontariat salésien VIDÈS. Maxence s’est joint à cette mission et nous raconte.

 

DBA : en quoi consiste ce volontariat VIDÈS à Calais ?
Maxence : Il s’agit d’un camp de formation pour les volontaires qui partiront à la rentrée en mission auprès des salésiens et des salésiennes de Don Bosco, ainsi que pour les jeunes qui veulent consacrer deux semaines de leur été aux exilés de Calais. Le volontariat a eu lieu du 8 au 22 juillet. Nous étions logés à l’internat des sœurs salésiennes à Guînes, à une vingtaine de minutes de Calais.
Il y avait trois Espagnoles, une Italienne, un Canadien, et deux Françaises. Deux volontaires iront en mission à Madagascar en octobre.

Nous commencions la journée par prier ensemble avec les sœurs et un prêtre salésien, le père Albert, puis nous avions des moments de formations : sur les migrants, sur Don Bosco, pour réfléchir sur soi-même… l’après-midi était consacrée à l’accueil de jour des migrants, au Secours Catholique de Calais.


Pourquoi avez-vous décidé de devenir volontaire ?

Maxence : Je suis en fait un ancien du volontariat VIDÈS : j’ai été en Écosse pendant six mois en 2021. J’étais dans une communauté de sœurs salésiennes avec quatre volontaires. On allait s’occuper des enfants dans des écoles et on faisait des activités à la paroisse avec les enfants qui voulaient jouer après les cours. C’était très enrichissant, alors j’ai voulu revenir à Calais cet été pour aider au Secours Catholique.
On apprend à aider l’autre, à être là pour lui. La vie en communauté s’est très bien passée avec les volontaires et les religieuses. On apprend à être attentif, à faire attention aux petits détails et être là quand il faut.

J’encourage les jeunes à faire du volontariat, en donnant de son temps, on apprend énormément des autres et de soi-même. Il y a toujours de la place pour aider les autres. Tant que j’aurai du temps, je le ferai !


Comment se passe l’accueil de jour à Calais ?

Maxence : Il y a entre deux cents et deux cent cinquante migrants qui passent chaque jour. C’est un lieu où ils sont en sécurité : il y a des boissons, de la nourriture, on leur donne des informations… La police déplace régulièrement leurs tentes, et là ils peuvent relâcher la pression. On a l’occasion de discuter avec eux ; ils nous remercient d’être là, de passer du temps avec eux. Il y en a que l’on voit tous les jours, et même certains de l’année passée ! Cela veut dire qu’ils n’ont pas trouvé de solution pour passer en Angleterre.
Il y a aussi une volontaire qui est infirmière, alors elle passait l’après-midi à l’infirmerie. Beaucoup de migrants venaient pour des problèmes aux yeux suite aux lacrymogènes de la police.

On entend beaucoup parler de la jungle de Calais, mais au final on sait pas qui sont ces gens. Et là on les rencontre, on les découvre. Ce sont des gens qui ne sont pas reconnus en tant que personne, et on se rend compte qu’ils sont vraiment forts, qu’ils ont vécu des choses douloureuses, mais qui gardent toujours espoir. Cela nous aide à nous rendre compte de la réalité, de ce qu’on est, de comment on vit. Cela aide à grandir.

Propos recueillis par Blandine LELTÉ

–> le volontariat salésien (le Vidès) permet à des personnes entre 18 et 35 ans de vivre un bénévolat de plusieurs mois au service de l’éducation des enfants ou des adolescents et de partager la vie et la mission éducative des frères ou des sœurs, salésiens de Don Bosco, en France, en Belgique ou dans un pays d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique latine. Plus d’infos en cliquant ici.

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