En route vers le 5 août (4) : Un regard attentif à chacun, Marie-Do et le « prendre soin »

30 juillet 2022

En route vers le 5 août (4) : Un regard attentif à chacun, Marie-Do et le « prendre soin »

Dans une semaine, le 5 août 2022, nous fêterons les 150 ans de la fondation de l’institut des Filles de Marie-Auxiliatrice, plus communément appelées dans le monde francophone les « Salésiennes de Don Bosco ». A cette occasion, nous vous proposons de découvrir en quatre temps la cofondatrice, sainte Marie-Dominique Mazzarello, à travers quatre aspects de sa vie et de son charisme.  Quatrième volet, Marie-Do qui posait sur chacun un regard attentif, nous explique sœur Catherine Fino.

 

Le « prendre soin » caractérise toute la vie de Marie-Dominique. Adolescente, Maïn aide sa mère à s’occuper de la maison et veille aux besoins de ses frères et sœurs. Jeune fille, elle prend le risque de soigner ses cousins atteints du typhus, en mesurant d’emblée qu’il s’agit de consentir à une vulnérabilité partagée. Puis elle s’engage parmi les Filles de l’Immaculée qui rendent quelques services comme infirmières, et tout en se consacrant à l’éducation, Marie-Dominique et Pétronille continueront longtemps de « s’occuper d’une pauvre vieille seule et aveugle » (Annales I, 113). Les premières années, la communauté sera éprouvée par la maladie, et Marie-Dominique aura souvent l’occasion de soigner ses sœurs et de les accompagner dans cette épreuve qu’elle a connue elle-même.

Quelques « fioretti » de Mornèse : Marie-Dominique et sœur Félicie manquent le train et trouvent refuge au petit hôpital d’Asti. Marie-Dominique prend le temps de parler avec la malade la plus souffrante, mais elle fait aussi attention à la jeune sœur qui l’accompagne et qui ne supporte ni les odeurs ni la nourriture (III, 105-107). L’entraide est encouragée : une jeune novice apporte une collation à 23H à Sœur Paccoto, qui se réveille chaque nuit et ne peut dormir à cause de la faim (III, 202). Et à Nizza, Marie-Dominique découvre une malade oubliée depuis le matin et va avertir pour qu’on lui porte un potage (III, 365). Prendre soin est d’abord un regard attentif à chacune, mais aussi suppléer à la fatigue ou aux manquements de l’une ou l’autre, et soutenir ainsi la cohésion de la communauté.

Et il en va de même sur le versant éducatif. Chaque nouvelle élève est accueillie et accompagnée de manière personnalisée. La jeune Louise qui arrive du Sud de l’Italie reçoit rapidement un châle, et une boisson chaude le soir évite qu’elle ne prenne mal (III, 134). Discrètement, Marie-Dominique veille sur celles qui souffrent trop du régime frugal de la maison : « Quand tu sens la faim, viens chez moi, je te trouverai quelque chose » (II, 153). Elle ruse avec le règlement pour celles qui ont du mal à rester immobiles en classe : « Tu feras pendant huit jours, deux fois le tour, en courant, jusqu’en haut des vignes » (III, 63). L’équipe éducative s’adapte à son tour pour organiser un relais lorsqu’il s’agit de sortir sœur Henriette de l’impasse face à la jeune Emma qui la nargue, tandis que Marie-Dominique prétexte d’avoir besoin d’elle pour l’accompagner à Bordiguera : « Laissons Emma quelques jours aux mains de sœur Emilia. Qui sait si ce changement ne lui fera pas désirer ton retour ? » (II,306).  Il s’agit de percevoir chaque besoin sans renoncer à l’exigence éducative, en portant sur chaque jeune ou chaque sœur le regard de confiance, d’espérance, d’affection qui caractérisait Don Bosco.

 

 

Catherine Fino, Salésienne de Don Bosco
Professeur à l’Institut catholique de Paris

 

–> Les trois précédents volets :

« Cette fille a des bras de fer », Marie-Do, femme d’action. Par sœur Joëlle Drouin.

Coach Mazzarello, Marie-Do la pédagogue. Par sœur Anne-Flore Magnan.

Libre pour aimer, Marie-Do, la spirituelle. Par soeur Joëlle Drouin.

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