Marie-Dominique, ou l’art d’être confiné dans « la maison de l’amour de Dieu »

13 mai 2020

En cette période de confinement, avez-vous remarqué que chaque famille devient une petite maison salésienne ? 

Il y a des indices qui ne trompent pas : l’importance du cuisinier ou de la cuisinière dans la maison, qui trouve de nouvelles recettes sur tous les réseaux disponibles, une forte pratique de la musique ou du sport, même à la maison, la pédagogie par l’exemple assurée 24H sur 24H par les parents, y compris en partageant les jeux des enfants. Il y a aussi la place centrale dans la journée du partage et de l’action de grâce, de l’apéro virtuel aux applaudissements de 20H.

 

Mais il faut aussi gérer la peur de la maladie et l’angoisse du lendemain sans perdre pied, et là, nous avons une spécialiste en Marie-Dominique. Toute jeune, elle a dépassé sa peur pour aller aider ses cousins atteints du typhus. Puis elle a surmonté la maladie et l’impossibilité ensuite de reprendre son métier d’agricultrice en ébauchant un nouveau projet de vie tourné vers les jeunes. Sa fête est le jour propice pour la prendre comme coach pour faire face au coronavirus, et découvrir son secret : conserver en toutes circonstances un cœur tourné vers les autres et vers Dieu.

 

Que faire quand des jeunes filles récemment arrivées vivent mal le confinement au sein de la première communauté-collège de Mornèse, loin de leurs parents et de leurs d’amis ? Marie-Dominique les laisse parler de leur village et pleurer si elles ont la nostalgie, les écoute pour mieux les connaître et savoir comment leur faire apprécier leur nouvelle vie. Et quand le temps s’étire : « Quelle heure est-il ? C’est l’heure d’aimer le Seigneur ! ». Mais comment relever le défi d’aimer quand on est confiné seul ou à quelques-uns ?

 

Avec les plus proches, ce sont les petits services. Marie-Dominique déniche un châle pour réchauffer celle qui vient du Sud, un supplément de pain pour celle qui a faim, et déjà à Mornèse, il était d’usage d’accorder « une petite heure » pour sortir et courir dans la vigne lorsque l’immobilité est trop dure pour l’une ou l’autre. Elle porte une attention particulière aux malades, mais elle sait aussi passer le relais. Marie-Dominique, trop faible pour travailler à la fin de sa vie, regarde quand même autour d’elle et va vite avertir en cuisine d’aller porter de quoi manger à la malade oubliée dans son dortoir depuis le matin….

 

Devant les grands et petits ratés du quotidien, il faut sans cesse redonner à l’autre la joie de savoir qu’on lui fait confiance. Marie Dominique sait remercier pour la « soupe légère » préparée par une jeune sœur inexpérimentée et solliciter celle qu’on considérait comme trop maladroite : « Peux-tu venir me coiffer ? ». Etre responsable d’autrui, c’est souvent simplement être fidèle pour allumer la lumière et espérer la rencontre, tel le petit prince sur sa micro-planète apparemment déserte. Et même chacun chez soi, on peut se connecter dans la prière.

 

Que ce 13 mai soit l’occasion de regarder autour de nous pour repérer les grandes et petites détresses, mais aussi toutes les ressources en nous et dans notre entourage pour remettre de la joie dans le quotidien, l’occasion de savoir demander de l’aide et d’en rendre grâce, et de faire ainsi de nos maisons confinées ou de nos lieux de travail, des « maisons de l’amour de Dieu » !

Mot du jour de la Sœur Catherine Fino, fma mai 2020

 

Mot du jour