Les JMJ avec la famille salésienne : « On vient avec ce que l’on est… et quand on revient, on n’est plus la même personne »

1 juillet 2023

Les JMJ avec la famille salésienne : « On vient avec ce que l’on est… et quand on revient, on n’est plus la même personne »

Sœur Anne-Flore Magnan et le père Xavier Ernst, salésiens de Don Bosco, accompagneront les jeunes lors de la route salésienne pour les JMJ à Lisbonne, à partir du 24 juillet 2023. Que signifie accompagner les jeunes lors d’un moment si important ?

 

DBA : vous serez cet été au Portugal, avec les jeunes. Pourquoi, quand on accompagne des jeunes, est-ce un moment important ?

Sœur Anne-Flore : C’est un moment fort où l’on rencontre d’autres jeunes du monde entier, où l’on prend la mesure de l’universalité de l’Eglise. C’est important comme adulte, comme religieux, de pouvoir partager ces moments-là, pour être à disposition des jeunes, vivre simplement en fraternité avec eux, et accompagner, travailler, relire, aider à exprimer certains besoins… Je pense que la présence des frères et sœurs est indispensable pour cela.
Ce sont des relations qui se construisent dans la prière, la joie, la rencontre, le voyage. Dans un pélé, il y a toujours des périodes de fatigue, d’inconfort… Cela nous pousse à nous dévoiler autrement. Et puis, on repart ensemble pour construire la suite du chemin dans notre famille salésienne. Être là, c’est ce qui fait toute la différence.

Père Xavier : Les jeunes nous disent qu’il y a un avant et un après JMJ dans la foi, dans leur engagement. En tant que salésien, on ne peut pas passer à côté. Lors des JMJ, on voit toute l’effervescence de l’Eglise et de la jeunesse : des drapeaux du monde entier qui flottent au vent, des rencontres, des échanges… c’est particulièrement joyeux et vivifiant pour les jeunes. On voit la vigueur, la foi d’autres jeunes des quatre coins du monde. Il y a sans cesse des propositions de catéchèse, d’enseignement, de réconciliation, où tout le monde peut trouver ce qu’il recherche. On vient avec ce que l’on est, on vit ces 15 jours-là de manière très forte, et quand on revient, on n’est plus la même personne.

 

DBA : vous organisez une route salésienne, quelle est son originalité ?

Père Xavier : Nous irons dans différents lieux salésiens :  nous avons inscrit cette démarche dans une semaine avec le diocèse de Porto pour rencontrer d’autres jeunes et des salésiens d’autres pays. Et nous participerons à la journée des Mouvements salésiens des jeunes avec le Recteur majeur, don Angel, avec sœur Chiara, la supérieure des sœurs salésiennes, et près de 10 000 jeunes, dans une maison salésienne près de Lisbonne.

Sœur Anne-Flore : nous sommes 125 participants de France, de Belgique francophone et de Tunisie. Nous partons le 24 juillet de Belgique, en passant par Paris ; un autre bus part de Lyon. Nous passerons une semaine dans le diocèse de Porto, puis nous irons à Lisbonne vivre dans les maisons salésiennes de Setúbal, Lisbonne et Cascais, pour le dernier week-end avec 1 million de pèlerins ! On a mis l’accent sur la rencontre et la simplicité. L’idée pour nous est de créer du lien à l’échelle mondiale, en famille salésienne, autour des deux choses qui nous réunissent : d’abord le Christ, et ensuite Don Bosco et Marie-Dominique. Je crois que ce sera un moment fort pour les jeunes, se rendre compte que ce qu’ils vivent à l’échelle de leur province se vit dans le monde entier, et qu’ils sont des milliers à vivre de l’amour du Christ et de la pédagogie salésienne.
J’ajouterai que notre route est en moyenne 300 euros moins chère que les autres : nous avons fait le pari fou de pouvoir emmener des jeunes qui n’ont pas forcément les moyens. Nous croyons en la force de notre réseau pour nous soutenir, et aider des jeunes à partir !

 

DBA : le devise de cette édition est « Marie se leva et partit en hâte ». Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Sœur Anne-Flore : Cela m’inspire cette idée d’essayer de se mettre à l’écoute : qu’est-ce qui nous bouge profondément, qu’est-ce qui vient faire un mouvement ? Le mot émotion vient de movere, motivation. Pour qui, pour quoi voulons-nous nous lever et partir en hâte ? C’est là la question de la vocation ; quand Marie se lève et part en hâte, c’est parce qu’elle vit ce désir profond, et c’est cela notre vocation. C’est ce qui résonne au plus profond de nous-même, ce qui nous met en action pour les autres, pour Dieu et pour nous-même.

Père Xavier : Marie vient de recevoir l’annonce qu’elle enfantera le Sauveur, Jésus, et elle part rencontrer sa cousine Élisabeth. Il y a plusieurs choses qui rejoignent notre route salésienne : Marie part rejoindre sa famille, une maison, là où on est bien ; il y a vraiment cette dimension sur notre route salésienne, cette idée de famille. Certains jeunes disent que les JMJ ont été un moment fondateur dans leur foi. Mais les JMJ, c’est aussi un appel pour vivre en tant que chrétiens, heureux, épanouis de vivre sa foi, d’accueillir sa propre vocation. On retrouve la joie salésienne, valeur fondatrice de notre spiritualité. Dans les JMJ, c’est aussi la joie de l’Evangile que les jeunes viennent chercher.

 

DBA : on entend parfois des chrétiens plus âgés dire que ces événements ne changent pas grand-chose dans la vie des paroisses, que les jeunes, après un tel rassemblement, on ne les voit plus. Qu’en pensez-vous ?

Sœur Anne-Flore : Si, aujourd’hui, 125 jeunes partent avec nous, c’est qu’il y a un vrai désir et une vraie soif, et qu’il faudra les accompagner à leur retour, à la mesure de nos fragilités et de nos forces. Mais pour moi, c’est trop facile de dire que cela ne change rien ! D’abord, parce que j’en ai fait l’expérience : j’ai participé aux JMJ en 2005 à Cologne, l’été de mes 18 ans, et cela a radicalement changé ma vie, cela a été une expérience de l’amour du Christ en communauté et en Église très forte, qui a redynamisé mon chemin de vie spirituelle. Ce moment a été une étape ; je me souviens très bien du discours du pape, Benoît XVI à l’époque, alors que nous étions tous rassemblés, en silence. Nous étions 1,5 million de jeunes, et tout le monde était à l’écoute. Mettez 1,5 million de jeunes dans un concert, et personne ne sera à l’écoute, car tout le monde sera galvanisé par autre chose. Là, aux JMJ, l’amour de Dieu et l’Esprit Saint travaillent chaque cœur, et c’est ce qui fait que certaines choses changent véritablement. Moi, cela m’a fait parcourir un chemin ; au retour des JMJ, j’ai pris un accompagnateur spirituel, car j’avais entendu que le plus important dans ma vie, c’était le Christ, que c’était cela qui devait modeler le reste de ma vie, et que pour cela je devais être accompagnée.

Père Xavier : La pastorale régulière est importante, la pastorale de l’événement aussi : les deux se complètent ! Il ne faut pas se tracasser de savoir si les jeunes vont en paroisse ou pas : ce qui compte, c’est que les jeunes entendent le message de Dieu et que le message travaille leur cœur. De nombreux jeunes veulent s’investir dans la vie de la paroisse, proposer de nouvelles idées… mais leur laissons-nous la place ? Apprenons à faire confiance aux jeunes !

Propos recueillis par Blandine LELTÉ

 

Cette édition des JMJ, qui a pour thème « Marie se leva et partit avec empressement » (Lc 1,39) met en avant la Sainte Vierge et son chemin parcouru pour vivre conformément à la volonté de Dieu. Le chapelet représente la foi du peuple portugais et sa dévotion à Notre Dame de Fatima. La Croix du Christ, d’où naît toute chose, englobe tous les éléments, aux couleurs du drapeau du Portugal.

Pour soutenir les jeunes à partir aux JMJ, merci de vous rendre sur le site de la Fondation Don Bosco

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