Pédagogie salésienne de Don Bosco : la présence en éducation (podcast)
14 octobre 2024
La Voix salésienne 🎙️, le podcast préféré de Don Bosco et Marie-Do, consacre cet épisode de 7 minutes à l’un des mots-clés de la pédagogie salésienne : la présence. Présenté par Anaïs Lesne, cet épisode donne la parole Karine Gold-Dalg, 47 ans, enseignante, en charge de la coordination de la scolarisation des élèves en situation de handicap, engagée dans la famille salésienne depuis près de 20 ans.
Qu’est-ce que signifie la présence, en éducation ?
Pour Don Bosco, la présence, c’est l’acte éducatif d’être avec. « Etre totalement à l’autre, disponible à l’autre. Cela ne nécessite pas forcément de parler« , explique Karine.
Don Bosco développa dans la rue au début de sa mission, puis dans ses institutions une forme de présence aux jeunes. C’est ce type de présence qu’il ne cessa de recommander à ses éducateurs, leur demandant d’être toujours présents à la vie des jeunes.
« Il vivait toujours au milieu des jeunes. Il allait ici ou là, abordait l’un ou l’autre, et discrètement les interrogeait pour mieux les connaître et savoir leurs besoins. Il parlait confidentiellement à l’oreille de l’un ou l’autre, s’appliquait à consoler ou à redonner la joie aux mélancoliques par quelques plaisanteries. Il était toujours heureux et souriant, mais rien n’échappait à son observation attentive« , rapportait un contemporain de Don Bosco.
Concrètement, comment Karine le vit-elle ?
Elle parle de sa présence aux réunions, mais aussi de sa présence auprès des parents des enfants qu’elle accompagne. « A la manière de Don Bosco, quand j’étais en responsabilité d’une classe, j’aimais beaucoup être dans la cour de récréation, être une joueuse parmi les joueuse, les enfants adoraient. De la même façon, dans les sorties scolaires, avec ces jeunes qui avaient des troubles du comportement, il s’agissait d’être à l’écoute du verbal, comme du non-verbal« .
Le plus difficile dans l’accompagnement éducatif, ce n’est peut-être pas tant d’apprendre à parler de manière pertinente, que d’apprendre à écouter en profondeur. Quand je parle, je suis au centre de mon discours. Ecouter suppose toujours apprendre à se décentrer de soi, à tenter de me mettre à la place du jeune. Il s’agit de ne pas interpréter son discours à la lumière de ce que je ressens, mais de tenter de déchiffrer ce que lui veut me dire.
Accueillir, ce n’est jamais se mettre en avant, c’est laisser l’autre s’avancer… Trop de communications entre jeunes et adultes se révèlent être de véritables dialogues de sourds ! Que d’adultes croient bien faire, face à un adolescent qui paraît lymphatique, en jouant sur le registre des « Y’a qu’a… faut qu’on… il suffit de… » ou « Si tu veux, tu peux… » Et combien de telles paroles, adressées à un adolescent tourmenté au point de déprimer, ne font que renforcer sa souffrance !
Se mettre à l’écoute de l’autre, ce n’est pas d’abord formuler je ne sais quel conseil, mais c’est l’aider à trouver les mots justes pour exprimer ce qu’il ressent au fond de lui-même.
Un défi pour les auditeurs ?
« Pour être présent aux autres, il faut être présent à Dieu. Et si pour cette année scolaire, je consacrais un tout petit temps, même une minute, à être présent chaque jour au Seigneur ? »
Envie de poursuivre sur ce thème ?
- Assurer une présence dans la cour de récréation et dans les lieux de passage, texte d’Annick Collet, qui fut adjointe en Pastorale Scolaire à lycée Notre-Dame-d’Annay à Lille (2018)
- Quelle présence dans la cour virtuelle des réseaux sociaux ? Le témoignage de cinq éducateurs salésiens (2019)
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